Mieux vaut tard que jamais
Je me suis finalement reconcilié avec la littérature française. Tout d'abord, j'ai pratiquement terminé le sang noir de Louis Guilloux, j'en parlerai lors d'un prochain post, je peux déjà dire qu'il s'agit d'un véritable "capolavoro", un choc, un des 10 livres du XX ième siècle, Cripure rejoint dans mon imaginaire le lieutenant Drogo, Bardamu, un anti héros comme je les aime.
Mieux vaut tard que jamais en effet, je viens enfin de lire mon 1er Balzac !!!! il faut dire que j'ai toujours eu un problème avec la littérature française, qu'elle soit classique ou contemporaine, trop nombriliste, faisant le choix de privilégier la forme sur le fond et surtout étant dans sa grande majorité trop axé sur un monde non conforme à la réalité, en gros comme nos politiques, elle oublie trop facilement les classes populaires et la réalité de la vie quotidienne. Bon, il faut dire que je n'ai pris aucun risque, j'ai lu le père Goriot et j'ai adoré, un grand livre, une peinture réaliste de la vie parisienne lors de la restauration à travers le drame d'un père aimant ses filles à en mourir et souhaitant leur réussite sociale avant tout quitte à tout perdre. Balzac décrit également toutes les couches sociales de la capitale, des plus démunis aux classes aisées, démontrant que la révolution de 1789 n'a fait que rajouter la selection naturelle du plus fort au rang (noblesse), les nouveaux arrivistes, la nouvelle bourgeoisie représentée notamment par les banquiers et surtout cette hypocrisie représentée par les époux des 2 filles du père Goriot et des pensionnaires de la maison Vauquer. Les jeunes loups, prêt à tout pour réussir, qu'ils soient issus de la capitale comme De Trailles ou de provinces comme De Rastignac, en gros, c'est une peinture réaliste de la sociéte et on se rend compte que rien n'a changé, ce roman aurait pû bien avoir comme scéne notre monde contemporain. Des 2 filles de Goriot, la cadette, Delphine me paraît la plus monstrueuse, bien que l'autre Anastasie ne vaut pas mieux, son désir de soutirer l'argent de son père me l'a rendue insupportable. Inutile de vous dire que ce roman fait parti de la Comédie Humaine et que l'on retrouvera les personnages par la suite, Goriot lui était dés le début hors jeu.
Voilà, j'ai adoré comme Mme Bovary ou le rouge et le noir, maintenant, lirai je le reste ? Je ne sais pas, je repars pour l'instant à ma chère littérature américaine, "Le meilleur" de Malamud m'attend.