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5 avril 2016

Le mystère Bellow

la-planete-de-mrsammler

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Le mystère Bellow, oui, comment expliquer qu'un écrivain aussi prolifique, adulé, nominé (prix nobel 1976, 2 national book award et 2 prix Pulitzer... jolie palmares) et qui surtout a influencé une pléthore d'auteurs et non des moindres, à tout hasard, Philip Roth, Franzen etc etc.. soit si méconnu en France ? A vrai dire, ses romans n'étaient plus édités chez nous depuis des lustres, Gallimard a décidé de rééditer une partie de son oeuvre en poche ou dans sa collection quarto, et c'est une bonne nouvelle car je les cherchais depuis longtemps et là nous avons droit à ses 4 principales oeuvres, 4 classiques de la littérature américaine, et j'ai commencé au hasard par "la planète de Mr Sammler" édité en 1969 et là, je ressors ébloui par la découverte de cet auteur et je comprends pourquoi Roth le considère comme un très grand écrivain car toute son oeuvre trouve là sa matrice.

La note du dos de la pochette de l'édition Folio donne un indice sur ce qui nous attend "Notre espèce est elle folle ?, les preuves n'en manquent pas". qui est ce curieux monsieur qui se fend de cette diatribe envers les individus, concitoyens qui l'entourent ? D'ailleurs, le terme "espèce" en dit long, l'homme est un animal doué de raison, Mr Sammler lui en doute et comment !

Rescapé de l'holocauste avec beaucoup de chance, vous savez la technique de ces monstres, on les laisse creuser leur propre tombe, on les jette dedans et on les abat un par un, lui s'en ai sorti miraculeusement en faisant le mort, son épouse n'a pas survécu dans ce même trou de la honte. Sa fille, Shula, hebergée dans un couvent echappa également à la mort.

Aprés avoir vécu à Londres, il débarque à New York, son neveu Elya, médecin, malade et qui a le même âge que lui subvient a ses besoins, Arthur Sammler, lui, vit chez sa nièce Margotte veuve dans un appartement rempli de fleurs en tout genre, plutôt que chez sa fille dont son appartement ressemble à un bric à brac d'Emmaus, elle ramasse tout les objets qu'elles trouvent, fouillent les poubelles ; ça va, vous me suivez, l'arbre généalogique de cette famille est assez confus.

Arthur essaie de comprendre le monde qui l'entoure, critique l'hédonisme ambiant basé sur le consumérisme. Et les péripéties s'enchainent et on rit et en même temps on compatit pour ce petit bonhomme qui ne comprend pas cette "espèce" qui ne va nulle part et paradoxalement on le trouve aussi agaçant, égocentrique à sa façon et surtout intolérant mais de mon coté je l'adore et surtout il justifie en fin de roman son comportement, trés longuement d'abord puis avec une phrase simple, que je vous laisserai découvrir car j'espère vous inciter tous, cher lecteurs, si on me lit bien entendu, à découvrir ce monsieur étonnant et bien lucide.

Du pickpocket qu'il surprend dans le bus et qui le suit et qui en guise de sanction lui montre son sexe, des idées loufoques de sa fille et de Wallace fils d'Elya qui cherche désespérément l'argent caché de son père et qui monte des projets tous absurdes les uns que les autres, on se croirait chez Woody Allen.  Arthur étudie et vénère H G Wells, pense que le seul moyen de se sauver de ce monde de cinglés et d'aller sur la lune afin d'y habiter et lui aussi vit avec ses remords, regrets, car lui aussi fait parti de cette espèce.

On suit avec beaucoup de tendresse les pérégrinations de ces personnages uniques dans leur genre, la quête d'Arthur, cet intellectuel qui constate que le chemin que suit cette socièté de la fin des années 60 ne semble pas apporté un avenir radieux mais plutôt le chaos moral et plus de souffrances. Avec le recul, on ne peut s'empecher de faire des comparaisons avec notre monde et constater que rien ne change, rien ne bouge, ce roman d'apprentissage d'un vieil homme et aussi un peu le mien, le votre, en conclusion nous sommes ou devrons tous être des "Arthur" en puissance.

Inutile de vous dire que je vais continuer d'explorer l'oeuvre pléthorique du monsieur décédé en 2005, il me reste du chemin, à commencer par "les aventures d'Augie March", "Herzog", "le don d'humbold" que je posséde déjà et par la suite trouver ce qui est trouvable en neuf ou en occasion car je vient de découvrir un grand monsieur de la littérature américaine et mondiale

Antonello

 

 

 

 

 

 

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Commentaires
S
D'accord avec vous. Bellow est bien trop méconnu en France alors que Philip Roth n'en est qu'un pâle héritier. J'ai une affection particulière pour Herzog.
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